RDC : LE PROJET DU GRAND BARRAGE INGA RELANCÉ POUR QUEL OBJECTIF ?

Le projet du Grand Inga, initié en 2010 par le Pool Énergétique de l’Afrique Centrale (PEAC) pour exploiter le potentiel hydroélectrique du site d’Inga, est en voie de relance. Estimé à 80 milliards de dollars, ce gigantesque projet a été bloqué pendant plus d’une décennie en raison de désaccords entre la Banque mondiale et le régime congolais de l’époque. Une fois achevé, il devrait fournir de l’électricité à la République démocratique du Congo (RDC) et à plusieurs pays voisins.

Cependant, au fil des années, le projet du barrage Inga a suscité des critiques croissantes de la part de la population et de militants. Beaucoup craignent qu’il soit davantage destiné à alimenter d’autres pays d’Afrique et à répondre aux besoins des investisseurs dans le secteur minier plutôt qu’à offrir un accès universel à l’électricité pour les Congolais eux-mêmes. Cette situation soulève une question cruciale : le projet du Grand Inga répondra-t-il enfin aux attentes de la population congolaise, ou ne servira-t-il qu’à satisfaire les intérêts des entreprises minières et des pays étrangers ?

À une époque où l’Afrique aspire à un développement industriel plus autonome, l’électricité d’Inga échappera-t-elle aux Congolais ? Déjà, l’Afrique du Sud a pris des engagements pour acheter 50 % de la production énergétique d’Inga. De plus, des infrastructures sont envisagées pour transporter l’électricité jusqu’au Nigeria et même jusqu’en Égypte.

À terme, si le barrage est construit, il deviendrait le plus grand barrage hydroélectrique au monde, redéfinissant le paysage énergétique africain et mondial.