C’est un véritable recul en matière de syndicalisme. À travers un décret exécutif publié le 18 octobre dans le Journal officiel n°67, l'État algérien a dressé une liste de personnes et fonctions pour lesquelles faire grève est exclu.
Signé par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, le décret fixe une liste de 14 secteurs et fonctions auxquels il est interdit de recourir à la grève, sous peine de sanctions. Il s’agit notamment des magistrats, des imams, des agents de sécurité, des douaniers, des contrôleurs aériens et maritimes, des employés des installations sensibles et stratégiques, etc.
Le décret justifie cette interdiction par «la nécessité de préserver la pérennité des services publics essentiels et de garantir la satisfaction des besoins fondamentaux du pays et de la population ». Clairement, ce texte est une atteinte grave au droit de grève, qui est un droit fondamental reconnu par la Constitution algérienne et par les conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
Il viole le principe de la liberté syndicale et le droit des travailleurs à défendre leurs intérêts légitimes. Par ailleurs, il traduit aussi une volonté du régime d’étouffer toute contestation sociale et de museler les voix dissidentes. Enfin, il révèle l’incapacité du pouvoir à répondre aux aspirations du peuple algérien à plus de dignité, d’égalité et de démocratie.
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