Armement : la Russie premier fournisseur d’armes du continent africain malgré les sanctions occidentales 

Malgré la forte demande en matériel militaire dans sa guerre en Ukraine, la Russie serait toujours le premier fournisseur d’armes du continent africain, à en croire l’étude menée par Agatha Verdebout, Chargée de recherches au Groupe de recherche sur la paix et la sécurité (GRIP).

Avec 44% d’exportation d’armes vers le continent africain, la Russie devance les États-Unis avec 17%, la Chine 10% et la France 6%, selon le très sérieux Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), basé en Suède. Bien que cette proportion a connu une baisse (49% entre 2015-2019), cela n’entame en rien sa place de leader.

C’est sur la base de cette donnée que la chercheuse Agatha Verdebout a tenté de comprendre dans son étude « Ventes d’armes russes en Afrique : les Effets contrariés des sanctions occidentales » comment la Russie parvient à conserver cette place, malgré les sanctions occidentales et son fort besoin en matériel militaire dans son offensive en Ukraine. 

Historiquement, ce sont principalement l’Algérie et l’Égypte qui étaient les principaux acheteurs d’armes russes. Mais avec le temps, Moscou a diversifié sa clientèle en se posant comme leader dans les marchés Soudanais, Nigérian ou encore Angolais.

La Fédération de Russie serait selon la chercheuse, moins soucieuse à priori, que ses concurrents, du respect des droits de l’homme dans sa fourniture d’armes aux pays africains. La démarche de Moscou a été d’inscrire la vente d’armes aux pays africains dans une stratégie globale qui touche aussi l’économie. Dès son arrivée au pouvoir, le président Poutine a procédé à l’effacement des dettes souveraines de plusieurs pays africains, datant de l’époque soviétique. En contrepartie, elle a incité ces pays à acheter du matériel russe plutôt qu’européen ou américain.

Les sanctions occidentales n’ont pas ralenti ce processus 

On aurait pu s’imaginer que les sanctions occidentales aient un impact important sur la capacité de la Russie à fournir des armes aux pays africains. Mais il n’en a rien été et pour cause, les sanctions n’ont pas pour vocation première d’impacter les exportations d’armes russes, mais plutôt d’affecter la capacité du pays à alimenter le front en Ukraine, selon la chercheuse.  

Par ailleurs, la principale difficulté des russes dans ces sanctions reste l’accès aux technologies de pointe. L’industrie de l’armement russe dispose donc d’une forte capacité d’adaptation, y compris en abaissant le niveau de technologie de ses armes. Mais la capacité à produire et à modifier ses armes reste intacte.