Gabon : « Il y a toujours la corruption » dans le secteur forestier, se désole Lee White

Le ministre gabonais des Eaux et Forêts a reconnu, le 19 février, sur TV5MONDE, que le secteur forestier était toujours gangréné par la corruption. « Oui, il y a encore de la corruption », a révélé Lee White.

Dans une interview sur le plateau de TV5MONDE, le 19 février dernier, le ministre gabonais des Eaux et Forêts a fait une révélation pour le moins inquiétante. Lee White a reconnu que la corruption gangrénait toujours le secteur forestier au Gabon, quatre ans après son arrivée à la tête du ministère des Eaux et Forêts. « Oui, il y a encore de la corruption, ce n’est pas un secret », a affirmé le membre du gouvernement.

Or, Lee White a justement été nommé à la tête de ce département ministériel en 2019, pour tordre la corruption galopante dans le secteur. « J’ai été nommé pour essayer de mettre de l’ordre dans secteur forestier. On sait que la corruption dans la forêt a même financé des campagnes politiques par le passé (…) On sait que jusqu’en 2016-2017, on perdait jusqu’à 300 millions d’euros par an en évasion fiscale, exploitation illégale », a-t-il confié.

« On a réussi à faire sensiblement diminuer ces chiffres, mais (…) ce n’est pas du jour au lendemain qu’on trouve des solutions lorsqu’on lutte contre des organisations criminelles internationales qui pèsent plusieurs centaines de millions d’euros. Mais nous faisons beaucoup d’efforts », a déclaré Lee White. Des révélations qui sonnent clairement comme un échec, tout comme la mission de faire certifier toutes les entreprises forestières du pays à l’horizon 2022.

« C’est un échec ! Je n’ai pas pu traduire en acte cette instruction du président de la République », a affirmé Lee White, qui se trouve cependant des circonstances atténuantes. « C’est un échec parce qu’on a perdu deux ans et demi avec le Covid, donc cela peut se comprendre. Mais le processus de certification s’accélère : au cours des derniers 12 mois, on a eu cinq nouvelles certifications FSC. Il y a un vrai engouement dans le secteur et l’on touche au but », a conclu le ministre gabonais des Eaux et Forêts.