Cheikh Niange Faye, ancien guide touristique de Thiès, a exprimé son exaspération face à l’inaction des responsables internationaux : « Cela fait quatre ans que nous marchons et rien n’a changé. Ils dépensent des milliards pour leurs conférences, mais ils nous doivent des milliards en compensation », a-t-il affirmé, pointant du doigt les pays les plus responsables des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Les inondations de 2024 ont frappé le Sahel avec une intensité record, et le Sénégal en a lourdement souffert. Des pluies diluviennes ont dévasté des milliers de vies et laissé des traces dans le nord et l’est du pays, où plus de 1 000 hectares de terres agricoles ont été submergés. Les activistes sénégalais soulignent l’injustice que subit l’Afrique, qui ne contribue qu’à 3,8 % des émissions mondiales, selon le Carbon Disclosure Project, mais subit de plein fouet les effets du changement climatique. « Nous, dans le monde rural, les femmes du monde rural, cette année, nous avons vu beaucoup d’inondations », a déclaré M. Faye.
Khady Camara, militante basée à Dakar et principale organisatrice de la marche, a appelé les pays industrialisés à respecter leurs engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. « Il est temps que les pays pollueurs acceptent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Car c’est cela qui est à l’origine de toutes les catastrophes dont souffre l’Afrique », a-t-elle martelé.
Dans le delta du Saloum, une région gravement affectée par l’érosion côtière, Khady Faye, militante venue de cette zone, a évoqué la souffrance des communautés locales en raison des activités d’extraction. Le Sénégal a récemment débuté la production de pétrole offshore dans les champs pétroliers de Sangomar, un projet mené par l’entreprise australienne Woodside Energy, qui détient 82 % des parts. Khady Faye a lancé un appel à protéger cet écosystème : « Pensez à la souffrance de ces communautés, pensez à la souffrance de ces femmes. Essayez de laisser notre delta tranquille, essayez de laisser le gaz de Sangomar sous terre, pour permettre à la communauté de vivre normalement. »
À travers cette mobilisation, les femmes sénégalaises espèrent sensibiliser la communauté internationale et encourager une réelle prise de responsabilité des pays émetteurs pour une meilleure justice climatique en Afrique.
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