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TUNISIE : LES JOURNALISTES TUNISIENS MANIFESTENT DE NOUVEAU FACE À L’INQUIÉTUDE CROISSANTE

La condamnation à un an de prison de deux journalistes, Borhen Bsaïses et Mourad Zeghidi, a suscité un profond émoi au sein de la profession et de la société civile tunisienne. Alors que les élections présidentielles sont prévues en fin d’année, la liberté d’expression semble plus menacée que jamais.
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Des centaines de manifestants, principalement des jeunes, ont défilé dans les rues de Tunis pour dénoncer une série d’arrestations récentes de journalistes, avocats et militants des droits humains.

Les protestataires ont scandé des slogans tels que « À bas le décret », réclamant l’abrogation du décret 54 promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied. Ce décret, visant officiellement à punir les « fausses informations », est critiqué pour son interprétation large et abusive.

Borhen Bsaïs et Mourad Zeghidi, chroniqueurs à la radio et à la télévision, ont été condamnés à un an de prison en vertu de ce texte pour avoir critiqué la situation politique et socio-économique du pays. Plus de 60 personnes, dont des journalistes, des avocats et des opposants au président Saied, ont été emprisonnées en vertu de ce texte.

Depuis que le président Saied a pris les pleins pouvoirs lors d’un coup de force en juillet 2021, la société civile tunisienne déplore une régression des droits et des libertés dans le pays.

« Pas de souveraineté sans liberté et pas de liberté sans souveraineté », ont affirmé les manifestants, reprenant le slogan emblématique de la Révolution tunisienne : « travail, dignité, liberté ».

Ce climat de peur et de résistance est devenu la nouvelle norme pour de nombreux journalistes en Tunisie, où toute critique envers le chef de l’État peut entraîner des arrestations. La situation est tendue, marquée par une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la liberté de la presse.

Rappelons que les deux chroniqueurs condamnés ont été arrêtés le même soir qu’une avocate, Sonia Dahmani, connue pour son franc-parler dans les médias, emmenée de force alors qu’elle se trouvait au siège du barreau.

Par Daniella Eyeme Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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